Il est impossible de lire ce livre sans des yeux capables d’émerveillement. Il s’agit en effet d’un poème au profil philosophique, inquiétant et inquiet, d’un poème parfaitement réussi qui apporte et suscite en même temps la réflexion.
Le thème est difficile parce qu’il évoque une conception qui aborde le terrain religieux ou, en tout cas, celui de la foi, et par làmême, du spirituel. En d’autres termes, cette dimension que l’homme évite ou de laquelle il s’approche avec crainte: Le « sacré » est l’un des rares mystères subsistant à une époque de plus en plus marquée par une tendance pragmatique et matérialiste justement préoccupée de désacraliser le mystère.

Ces pages nous entraînent au centre de l’inquiétude autour du « sacre ». Une inquiétude qui se manifeste à deux niveaux : celui de la recherche et celui de l’évidence. La recherche de réponses, de l’assistance du sacré dans notre quotidien, et l’affrontement avec l’évidence de la décadence ou la disparition de cette dimension dans notre horizon : L’auteur ne peut rester muette devant une telle évidence et sa plume ne peut que s’exprimer sur ce thème avec une véritable soif de communication. Et elle le fait à travers la poésie avec des vers qui interrogent, affirment, suggèrent, pensent, jugent, des vers capables de construire un dialogue aux multiples facettes qui se tisse entre l’être humain, la nature, l’univers et qui parvient à faire du sacré un authentique personnage.