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CLAUDE COUFFON PART AVEC SES POÈMES
ROCÍO DURÁN-BARBA

Un torrent de voix plein de souvenirs et d'admiration se lè̀vera maintenant pour rendre un hommage mé́rité́ à̀ sa mé́moire, car il fut le traducteur et l'introducteur d'é́crivains majeurs de la littérature hispano- amé́ricaine: Pablo Neruda, Gabriel Garcí́a Lorca, Gabriel Garcí́a Má́rquez, Juan Rulfo, Miguel Á́ngel Asturias... Aussi il fut un critique litté́raire unique et le dé́couvreur de grands é́crivains. C'est lui qui a lancé́ sur la scène litté́raire Mario Vargas Llosa, entre autres.

Personnellement, de Quito où̀ je me trouve, au centre du monde en É́quateur, je le vois partir en chantant ses poè̀mes, car c'é́tait un poè̀te. Toujours respectueux des poè̀tes qu'il admirait et traduisait, il é́crivait aussi des poè̀mes personnels pour lui mê̂me et ché́rissait les dix recueils de poé́sie qu'il avait publié́s.

Certes, ce sont ses poè̀mes qui racontent sa vie, ses amours, ses rêves, ses angoisses... Sa poé́sie un peu secrè̀te, discrè̀te; mé́connue, mais permanente. Une feuille et un crayon é́taient toujours à̀ sa porté́e pour y laisser son « inspiration » qui d'aprè̀s lui venait d'un autre... d'un autre Claude, poè̀te celui-là...


Mais c'é́tait bien lui mê̂me. Je me souviens du jour où je lui avais proposé́ de traduire en espagnol son dernier recueil de poè̀mes – pour le remercier des nombreuses traductions qu'il avait consacré́es à̀ mon œuvre litté́raire – et j'ai connu la joie qui a rayonné́ sur son visage lorsqu'il a dé́couvert la publication de ses poè̀mes en version bilingue.

Je le vois partir avec ses recueils de poè̀mes dans son cœur, avec son portefeuille usé́, bourré́ d'histoire et d'histoires... avec son verre de vin à̀ la main, son sourire coquin ; avec les petits et grands secrets de sa vie. Et je le salue ainsi car ce fut un grand personnage.

Quito, le 19 dé́cembre, 2013.

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